Interview - Aroldo Claus

12 Mars 2018

 

Aroldo Claus est analyste de données CND niveau 3 chez Nucleoeléctrica, utilisateur de CIVA en Argentine.

 

Aroldo Claus

 

Quel est votre travail quotidien ?

Considérant que le travail principal de notre département est de réaliser les inspections en service (ISI) des centrales nucléaires Atucha 1 et 2 (réacteur à eau lourde pressurisée PHWR) et Embalse (réacteur type CANDU), travaillant pour la gestion des services pour les centrales  de Nucleoeléctrica Argentina SA (NA-SA) ; le travail au jour le jour en tant qu'analyste de données ultrasons peut se résumer comme suit :

Lors de la réalisation des inspections en service, j'analyse les données fournies par l'équipement ultrasonore robotisé qui inspecte principalement les soudures du circuit primaire. Je m’appuie souvent sur les modèles réalisés dans CIVA.

Puis, pendant l’autre partie de l'année, lors de la préparation des inspections en service de ces centrales, je réalise des travaux préparatoires, de contrôle et de mise à jour des techniques d'inspection.

 

Comment avez-vous découvert la simulation de CND ?

C'est une question très intéressante pour moi, car ma première approche de la modélisation CND pourrait être décrite comme très latérale. En 2000, au début de ma carrière en CND, je travaillais dans l’usine de tubes sans soudure de Tenaris Siderca pour l'Université Technologique Nationale de la Faculté Régionale Delta, en tant qu'assistant de formation et de certification selon la norme ISO 9712 des opérateurs CND. A cette date, dans le centre de R&D de cette usine, ils utilisaient déjà CIVA (Version 8), et ils réalisaient une formation CIVA dans un bureau voisin du nôtre. C'est comme cela que j'ai découvert CIVA.

 

Qu'est-ce qui vous a convaincu d'utiliser CIVA ?

Tout d'abord, la nécessité d'incorporer à la gestion des services pour les centrales un outil de modélisation CND qui non seulement fournisse un tracé de rayons, mais aussi l'interaction entre l'onde élastique et le matériau et ses défauts.

Deuxièmement, le grand nombre de validations et de publications réalisées par le CEA, ainsi que certaines études de l'EPRI.

Enfin, l'approche orientée opérateurs CND de cet outil est très importante, facilitant son utilisation par rapport aux outils à usage général de l'analyse par éléments finis (FEA).

 

Pour quels types d'applications l'utilisez-vous le plus ?

Pour la vérification des essais et des procédures existants. Tels que, par exemple, la modélisation du faisceau des traducteurs, la vérification des couvertures de zone, les comparaisons entre les codes d'application (ASME XI vs. KTA 3201.4, ASME V contre CSA N285, etc.).

Pour le développement de nouvelles procédures d'inspection. Définition et modélisation des traducteurs, blocs d'étalonnage, blocs de vérification. Comparaison de la nouvelle procédure par rapport à la précédente devant certains réflecteurs témoins.

Pour l’aide aux validations des inspections selon l'approche ENIQ (il s'agit d'un travail qui commence à peine à être réalisé).

 

Vous utilisez les modules UT, ET ainsi que GWT de CIVA. Pratiquez-vous d'autres types d'inspections ?

Notre département utilise également les méthodes suivantes pour les différentes inspections nécessaires dans les centrales nucléaires :

  • Ressuage
  • Flux de fuite
  • Radiographie industrielle (X et Gamma)
  • Essais de vide et de fuites
  • Magnétoscopie
  • Contrôles visuels
  • Thermographie

 

Quelle est la problématique principale à laquelle vous soyez confronté et qui puisse être résolue grâce à la simulation ?

Je voudrais en nommer deux parmi tant d'autres :

La modélisation  d’inspection de soudures dissimilaires dans un composant possédant une géométrie externe conique et contenant dans la partie interne des manchons thermiques, à l'aide de sondes TRL (dans un réacteur PHWR). C’est une inspection manuelle d’ultrasons conventionnels  avec des A-SCAN. Les signaux qui sont affichés sur l'écran lors de l'utilisation des capteurs TRL ne sont pas très faciles à discriminer par les opérateurs, donc une modélisation de cette inspection a été effectuée pour les aider. D'autre part, très bientôt, cette inspection sera mise à jour avec des  sondes DMA (Dual Matrix Phased Array Probes) avec un balayage mécanique encodé. Avant de réaliser la mise à jour, nous avons réalisé une modélisation dans le but de déterminer la meilleure solution.

Dans le cadre du projet d’extension de durée de vie de la centrale nucléaire d’Embalse lors du remplacement de toutes les conduites d’alimentations du réacteur, en équipe avec Mauro Mattioli et le personnel du GSPC, nous avons réalisé le design de l’inspection des soudures finales des conduites d’alimentations par ultrasons multiéléments pour remplacer l'inspection RX demandée par l’ASME III, comme le permet le CODE CASE 659-2 et la modélisation ultérieure de sa validation.

Le plus remarquable dans ce projet, en plus de la validation, fut la conception de l’inspection pour la détection de discontinuités perpendiculaires au cordon de soudure, avec un accès seulement d'un côté de la soudure (dans un réacteur CANDU).