Interview - Larry Cote

20 Septembre 2016

 

Larry Cote, ex-PDG de l'Institut Canadien de Contrôles Non-Destructifs (CINDE), a eu l'amabilité de prendre un peu de son temps pour répondre à quelques unes de nos questions.

 

Larry Cote
 

Comment l'Institut Canadien de Contrôles Non-Destructifs a-t-il commencé?

L'Institut Canadien de Contrôles Non-Destructifs (CINDE) trouve ses racines en 1967, lorsque la Société Canadienne de CND (CSNDT) a été formée après que le Canada ait accueilli la triomphale Conférence mondiale de CND (WCNDT) à Montréal.

Le mandat de la CSNDT était d'être l’association nationale à but non lucratif de CND au Canada, et elle a parfaitement rempli son rôle en publiant un journal technique, organisant des conférences et établissant plusieurs prix pour récompenser les personnes qui ont apporté des contributions significatives aux CND canadiens. Cependant, au cours des années 70, de nombreuses entreprises canadiennes se sont inquiétées des besoins croissants en techniciens CND bien entrainées. Et c’est ainsi que l’Institut Canadien de CND a été créé, en tant qu'organisation de bienfaisance à vocation éducative et but non lucratif, et a commencé à proposer des formations de CND à temps complet au collège Mohawk à Hamilton, en Ontario, ainsi que dans d’autres entreprises à travers le Canada. L'Institut de CND et le CSNDT ont coexisté à travers les années 70 et 80, mais à la fin des années 90, il a fallu les fusionner afin de mieux répondre aux besoins des membres, des étudiants, des chercheurs et des employeurs.

Par conséquent, en 2001, les deux organisations sont devenues ce que nous connaissons aujourd'hui comme l'Institut Canadien de Contrôles Non-Destructifs, avec pour mandat de répondre à tous les besoins des individus et des entreprises engagés dans le secteur des CND. En tant que société nationale canadienne des CND, le CINDE sert aussi fièrement en tant que représentant du Canada au conseil international de CND (ICNDT), et apporte sa participation et son soutien à de nombreux comités techniques et normatifs internationaux pour aider à améliorer l'application des CND au Canada et à travers le monde.

 

Dans quels projets le CINDE est-il impliqué?

Nous cherchons constamment des façons de mieux servir nos membres, les étudiants et les candidats aux tests de certification. En ce qui concerne la formation : plusieurs cours en ligne ont été lancés avec succès au cours des 5 dernières années, et à ce jour, un nouveau système de gestion de l'apprentissage (LMS) est envisagé. Nous espérons également collaborer avec le Collège Mohawk sur une expansion de leur aile Technologie d’Ingénierie ; avoir un espace supplémentaire nous permettrait de mettre à niveau nos salles de classe et les laboratoires afin d'améliorer l'expérience des étudiants, et de permettre à notre Centre d’Examen de Certification de fournir des ateliers plus pratiques et de réduire le temps d'attente pour les examens pratiques de certification. Notre département de Services aux Membres travaille actuellement sur de nouvelles initiatives, et souhaite construire sur le succès de la série de conférences CND au Canada en organisant de nombreux événements techniques éducatifs chaque année à travers le Canada. Nous sommes également impatients d'accueillir la Conférence Panaméricaine CND en 2023.

 

Quelle est votre vision du secteur des CND au Canada dans le futur?

Le Canada possède certaines des meilleures universités, collèges, organismes de formation, techniciens, fournisseurs et employeurs au monde travaillant dans les CND. L'économie mondiale est un fait de nos vies, et chaque jour les canadiens comptent sur des solutions et services innovants en CND pour assurer leur sécurité et maintenir l'intégrité de l’environnement. A l'avenir, je vois un recours accru à la formation mixte, afin d'optimiser l'utilisation des systèmes de formation en ligne et des sessions pratiques en laboratoires pour donner aux techniciens davantage de compétences nécessaires pour appliquer les techniques de CND. Une partie importante de cela sera la poursuite du développement de logiciels spécialisés, et l'utilisation croissante de technologies automatisées.

Cela ne devrait pas être une menace pour les techniciens qualifiés dans l'acquisition de données manuelles, cela devrait plutôt être l'occasion d’acquérir de nouvelles connaissances et de développer de nouvelles compétences.

Le Canada a joué un rôle très influent dans le développement de la norme ISO 9712 pour la qualification et la certification du personnel CND, et continue de soutenir ce travail à ce jour. En regardant de l’avant, je vois une harmonisation mondiale continue des systèmes de certification de personnel CND, et potentiellement l’amélioration des nouveaux systèmes de certification de personnel.

 

Personnellement, pourquoi avez-vous choisi de travailler dans ce secteur?

Je ne suis pas si sûr d’avoir choisi les CND, je pense que les CND m’ont choisi ! Ceci mis à part, c’est un domaine fascinant et sitôt que j'y ai été initié, il a vraiment capté mon attention. J'ai eu la chance de passer 30 ans à travailler pour un sidérurgiste canadien très talentueux (Dofasco), et mon cheminement de carrière m’a conduit à des programmes d'amélioration de la qualité, de la fiabilité et la gestion d'actifs. Mon dernier rôle à Dofasco était en tant que superviseur d'un département de surveillance d'état qui avait 20 techniciens hautement qualifiés, qui utilisaient des technologies telles que la thermographie infrarouge, l’analyse des vibrations, l'analyse des lubrifiants et les essais non-destructifs (END) pour augmenter la fiabilité des équipements critiques et des processus de production en détectant l'apparition de défauts. J’ai quitté Dofasco en 2007 pour rejoindre le CINDE en tant que chef de projet, et j’en suis devenu le Président Directeur Général en 2011. Cela m'a permis de me familiariser avec les nombreux chercheurs, éducateurs, étudiants, membres et employeurs travaillant dans les CND. J’ai un immense respect pour leur dévouement envers le domaine et la mission de ce sujet complexe dans un milieu professionnel critique. Ça a été mon privilège de rencontrer quelques-uns des meilleurs individus travaillant dans l'industrie des CND au Canada, et j'admire leur travail acharné et le dévouement dont ils font preuve pour apporter leurs nombreuses contributions importantes aux CND.

 

Quelle est la leçon la plus importante que vous ayez apprise en travaillant dans les CND et que vous souhaiteriez partager avec nous?

Les principes de base des techniques CND n’ont pas vraiment changé, mais grâce aux ordinateurs, aux logiciels et à l'Internet, la façon dont ils sont appliqués et compris a subi une immense transformation. Avec autant de nouvelles technologies et approches créant tellement de nouvelles informations, cela devient plus important que jamais pour les personnes travaillant dans les CND de partager leurs connaissances et leurs expériences, pour continuer de faire avancer les nouveaux développements et améliorer la force de travail. Malheureusement, j’ai rencontré quelques personnes dans les CND qui se montrent avares de leur savoir, et je ne peux pas imaginer quel but utile cela peut bien avoir dans le monde d'aujourd'hui. Il y a aussi des problèmes techniques qui tendent à avoir un effet polarisateur sur différents utilisateurs et propriétaires / opérateurs qui ont créés des débats contentieux. L’économie mondiale est une économie d'information et de connaissance, et j’espère que la communauté CND verra les bénéfices à tirer de travailler ensemble afin d'aider chacun à apprendre et à s’améliorer, ainsi que leurs entreprises et cette grande industrie des CND. Comme le dit le vieil adage : Deux têtes valent mieux qu’une !